[ Karin Becker : Le Rayon vert de Jules Verne. La confrontation ironique des discours météorologiques
Par La rédaction
Dans Le Rayon vert, son seul véritable roman d’amour, Jules Verne oppose, dans une visée
largement caricaturale, plusieurs attitudes stéréotypées de ses contemporains face aux phénomènes atmosphériques.
Dans cette histoire amusante d’une jeune fille qui cherche obstinément à surprendre sur l’horizon marin écossais
le dernier rayon magique, de couleur verte, émis par le soleil couchant, cette mise en regard ironique des
différents discours météorologiques (scientifique, folklorique, romantique, etc.) est très explicite,
car les interprétations contraires de l’état du ciel servent à caractériser les protagonistes et à structurer
le déroulement de l’intrigue. Pourtant, cette imbrication complexe des propos opposés sur les «météores» une
orchestration polyphonique d’ailleurs typique de l’écriture vernienne n’a pas encore intéressé la critique, qui a
peu étudié ce roman exceptionnel et ambivalent et qui néglige plus généralement le thème de la pluie et du beau
temps pourtant omniprésent dans l’œuvre de l’inventeur du « roman scientifique »...
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[ Témoignages. En mémoire de Michel Serres (1930-2019)
Par Laurence Sudret
Michel Serres (1930-2019) ; membre de l’Académie française depuis 1990
et de l’Académie européenne des sciences et des arts.
Lorsque j’étais étudiante et que je préparais mon D.E.A. de littérature française (le master
ne s’était pas encore imposé), je détestais lire les essais et les critiques considérant que les
étudiants – et parfois les professeurs - passaient plus de temps à lire les études des grands
ouvrages littéraires que lesdits ouvrages. Néanmoins, il y avait les incontournables : Butor, Barthes,
Chesneaux, Vierne, Huet… et bien sûr Serres. Son Jouvences sur Jules Verne, paru en 1974
aux Editions de Minuit, faisait partie des obligations. Il fallait le lire. Alors je le lus
et compris pourquoi il était une référence...