bulletin de la Société Jules Verne
N°192 Août 2016
[ TABLE DES MATIÈRES
Page 1 LA RÉDACTION :
Éditorial
Page 2 P. GONDOLO della RIVA, M-H. HUET, X. NOËL & L. SUDRET :
En mémoire de Simone Vierne
Page 7 L. SUDRET :
L’Assemblée générale du 4 juin 2016 à Paris
Page 9 V. DEHS :
Une lettre de Sophie Verne
Page 12 J-Y. PAUMIER :
La charge d’avoué fondatrice de l’aventure vernienne
Page 17 V. DEHS :
Le Théâtre Lyrique sous les frère Seveste. J. Verne: Lettre à Henri d’Alméras (1902); Anonyme: Note relative au Théâtre Lyrique impérial (extraits, 1867); L. Beauvallet: La Banlieue dramatique (extraits1856); J. Sevestre: Théâtre Lyrique. Note à Son Excellence le Ministre d’État (1854)
Page 37 J. VERNE :
Le rôle de Cotyledon
Page 40 J. VERNE et Ch. WALLUT :
Lettre à Hippolyte de Villemessant (1862)
Page 42 J. VERNE :
Deux lettres à Émile Perrin
Page 46 H. VERNE :
Lettre à Ferdinand Deviane (1867)
Page 49 J. GUILLON-VERNE :
À la recherche de la tombe de Paul Verne
Page 52 P. BRUNET-MORET :
Louis-Jules Trochu et Pierre-Jules Hetzel
Page 57 N. BAREÏT :
Une adoption extraordinaire. Éloge (mesuré) de Clovis Dardentor
Page 62 Ph. BURGAUD :
Autour d’une collection
Page 70 J-M. MARGOT :
Un briseur de tabous hollywoodiens, Jules Verne
Page 77
Tables des illustrations
Page 1 LA RÉDACTION :
Éditorial
Page 2 P. GONDOLO della RIVA, M-H. HUET, X. NOËL & L. SUDRET :
En mémoire de Simone Vierne
Page 7 L. SUDRET :
L’Assemblée générale du 4 juin 2016 à Paris
Page 9 V. DEHS :
Une lettre de Sophie Verne
Page 12 J-Y. PAUMIER :
La charge d’avoué fondatrice de l’aventure vernienne
Page 17 V. DEHS :
Le Théâtre Lyrique sous les frère Seveste. J. Verne: Lettre à Henri d’Alméras (1902); Anonyme: Note relative au Théâtre Lyrique impérial (extraits, 1867); L. Beauvallet: La Banlieue dramatique (extraits1856); J. Sevestre: Théâtre Lyrique. Note à Son Excellence le Ministre d’État (1854)
Page 37 J. VERNE :
Le rôle de Cotyledon
Page 40 J. VERNE et Ch. WALLUT :
Lettre à Hippolyte de Villemessant (1862)
Page 42 J. VERNE :
Deux lettres à Émile Perrin
Page 46 H. VERNE :
Lettre à Ferdinand Deviane (1867)
Page 49 J. GUILLON-VERNE :
À la recherche de la tombe de Paul Verne
Page 52 P. BRUNET-MORET :
Louis-Jules Trochu et Pierre-Jules Hetzel
Page 57 N. BAREÏT :
Une adoption extraordinaire. Éloge (mesuré) de Clovis Dardentor
Page 62 Ph. BURGAUD :
Autour d’une collection
Page 70 J-M. MARGOT :
Un briseur de tabous hollywoodiens, Jules Verne
Page 77
Tables des illustrations
[ Éditorial
Dans le présent bulletin, nous rappelons le souvenir de notre sociétaire de longue date, l’éminente vernienne Simone Vierne, par quelques témoignages personnels et professionnels de la part de ceux qui ont croisé son chemin.
Qui dit Jules Verne parisien, pense naturellement à sa carrière dramatique, une carrière qui n’a vraiment démarré qu’en 1874, alors qu’il était citoyen amiénois depuis déjà cinq ans. Mais, avant d’aborder la vie parisienne de notre auteur, deux vues rétrospectives consacrées à Sophie et Pierre Verne, feront le lien avec le dernier numéro nantais. Nous présentons ensuite quelques documents ignorés de l’époque difficile, entre février 1852 et octobre 1855, pendant laquelle le futur romancier, alors secrétaire au Théâtre Lyrique, n’espérait rien tant que de s’imposer par les relations qu’il comptait nouer grâce à cette position. On sait que son succès fut plutôt mitigé... S’ajoutent à cela une lettre inédite qu’Honorine Verne écrivit à son frère, lorsqu’elle attendait son mari de retour des Etats-Unis ainsi que d’autres rapports parisiens plutôt inattendus, présentés par Jean Guillon-Verne et Patrick Moret-Brunet. Si Jules Verne était venu à Paris dans le but de terminer ses études de droit, cette formation ne paraît pas avoir laissé de traces notables dans son œuvre romanesque, à l’exception du roman Clovis Dardentor (1896) ; pour la première fois, Nicolas Bareït analyse ce « vaudeville sans couplets, et avec le dénouement obligatoire du mariage à l’instant où le rideau baisse » sous des aspects juridiques. Pierre Verne, l’avoué nantais, aurait-il apprécié cette expérience littéraire de son fils aîné, qui fait la synthèse des trois éléments : droit, roman et théâtre ?...
Le lieu unique de Nantes a organisé, du 29 octobre au 3 janvier 2016, une exposition très remarquée, réalisée par notre membre
Jean Demerliac et intitulée « Jules Verne grand écran », sur les aspects cinématographiques des Voyages extraordinaires.
Cette exposition présentait en grande partie des objets récemment acquis par la Ville de Nantes, provenant de la collection
de Philippe Burgaud qui nous fait part ici de sa passion. Le numéro est clos par un compte rendu de l’excellent livre de Brian Taves,
vernien américain et spécialiste réputé du cinéma.
La rédaction.
[ Un briseur de tabous hollywoodien, Jules Verne
Par Jean-Michel Margot
Brian Taves : Hollywood Presents Jules Verne. The Father of Science Fiction on Screen. Lexington (KY) : University Press of Kentucky, 2015, 358 p. Ouvrage illustré de 75 photographies en noir/blanc. iSBN 978-0-8131-6112-9.1
Les lecteurs du Bulletin connaissent bien Brian Taves, le spécialiste – reconnu mondialement comme tel – du cinéma inspiré de Verne. Bibliothécaire à la « Library of Congress », il possède un doctorat en études cinématographiques de l’Université de Californie du Sud et il a déjà six ouvrages sur le cinéma derrière lui. après plusieurs années, l’ouvrage (son septième) que les spécialistes de Jules Verne attendaient est enfin sorti de presse en avril 2015. il fait suite au chapitre 9 « Hollywood’s Jules Verne », publié en 1996 dans The Jules Verne Encyclopedia2 et aux nombreux autres articles et chapitres qu’il a rédigés sur les films de tous genres inspirés par l’œuvre de Jules Verne. Cet ouvrage de 358 pages est une somme complète, de niveau académique, bien documentée sur l’histoire du cinéma inspiré par les œuvres de Jules Verne dans le monde anglo-saxon.
Destiné à des lecteurs dont certains pourraient ignorer que Verne est un écrivain français, Taves débute son ouvrage par une introduction rappelant la figure littéraire de Verne et les mutilations qu’elle a subies par des traductions incomplètes, où le texte original était parfois profondément altéré. Le domaine des mauvaises et parfois criminelles traductions anglo- saxonnes de Verne a été couvert principalement par Walter James Miller dans les préfaces de ses différentes traductions de Vingt mille lieues sous les mers et par des articles dans Verniana et Extraordinary Voyages (le bulletin de la Société Jules Verne nord-américaine)3.
Brian Taves avait le choix de présenter le cinéma hollywoodien consacré à Verne de deux manières, soit en suivant la chronologie des romans et nouvelles de Jules Verne et les films inspirés par ces textes, soit en suivant la chronologie des films eux-mêmes. il a choisi la seconde voie, car cela lui permettait de présenter comment Verne était traité par le monde du film hollywoodien en fonction des modes et des techniques dans le contexte de l’histoire du cinéma.
L’ouvrage de Taves couvre le cinéma, mais aussi la télévision, tout ce que les anglo-saxons nomment « moving images » (images en mouvement – c’est le nom du département dans lequel travaille Brian Taves à la Bibliothèque du Congrès). On va donc y trouver aussi les séries télévisées et les dessins animés.
Après son introduction, en toute logique chronologique, Taves débute par les films muets (avec un clin d’œil en passant à Georges Méliès et Michel Verne), qu’il voit comme une extension des pièces à grand spectacle des dernières décades du dix-neuvième siècle aux Etats-Unis. Le lecteur apprend (et cela se lit comme un roman, avec toutes les références adéquates) pourquoi le premier muet hollywoodien est Michel Strogoff (Michael Strogoff) en 1914, suivi par Les Tribulations d’un Chinois en Chine (After Five) en 1915. 1916 voit la première version hollywoodienne de Vingt mille lieues sous les mers (Twenty Thousand Leagues Under the Sea), qui fait date dans l’histoire du cinéma, puisqu’on peut encore aujourd’hui se procurer le film sur DVD. Et en 1922-1923, douze épisodes font référence au Tour du monde en quatre-vingts jours (Around the World in 18 Days) que Taves connecte à Saturnin Farandoul, au tour du monde (alors encore dans toutes les mémoires) de Nellie Bly et à la comédie musicale londonienne Phileade.
Dès son introduction, le lecteur comprend qu’il ne s’agit pas d’énumérer des films, mais bien de raconter une histoire, celle du cinéma vernien anglo-saxon, en mentionnant sa relation constante, plus ou moins fidèle, avec l’œuvre vernienne, en incorporant les influences d’un film sur ses successeurs, en détaillant les rivalités parfois entre maisons de production, et en faisant état des succès et ratages commerciaux, aussi bien que des développements qui n’ont jamais abouti. Cette manière d’écrire l’histoire se retrouve tout au long de cette somme, indispensable pour s’y retrouver dans la jungle que constitue le cinéma vernien anglo-saxon.
1925 constituant l’arrivée du parlant, le chapitre suivant s’étend jusqu’en 1945, que Taves intitule « Searching for a Popular approach » (« À la recherche d’une approche populaire »). Sur la lancée du succès de 1916, Williamson sort en 1929 une Île mystérieuse (The Mysterious Island), avec le premier capitaine Nemo parlant, bien que la plus grande partie du film soit encore du muet. C’est aussi la période où adolf Wohlbrück devient Anton Walbrook et joue dans un nouveau Michel Strogoff, The Soldier and the Lady4. Le nom de Jules Verne devient de plus en plus populaire, grâce aux films, mais aussi par la publication des premières biographies en anglais et la création de la première Société Jules Verne aux Etats-Unis5.
Les dix années suivantes sont celles d’une nouvelle Île mystérieuse sur fond de conflit interplanétaire (Mysterious Island, 1951), de deux nouveaux Vingt mille lieues sous les mers, le premier en 1952 (avec Leslie Nielsen comme capitaine Farragut, eh oui !), le second en 1954, que tout le monde connaît, celui de robert Fleischer chez Disney avec Kirk Douglas en Ned Land et James Mason en Nemo (Twenty Thousand Leagues under the Sea), qui filma aux mêmes endroits utilisés par Williamson près de quarante ans plus tôt. Brian Taves intitule cette période de 1946 à 1955 « Creating a Style », qu’on pourrait traduire par « établir un standard »...
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